Apprendre à manager dans le sens de l'égalité - Les conseils d'Isabelle

Analyse

Isabelle Germain est journaliste. Elle est spécialisée dans les questions économiques et celles liées à la place des femmes dans le monde des médias, dans le monde professionnel et dans le monde tout court.

Elle a fondé le journal en ligne Les Nouvelles News et donne des conférences et des formations en entreprises pour apprendre à “s’affranchir des stéréotypes et booster les carrières des femmes” et pour « Manager l’égalité professionnelle ».

Elle a accepté de livrer à La Gazette un petit guide pour managers soucieux de ne pas faire tourner la machine à inégalités. Parce que l’impact c’est ça, aussi !

Apprendre à manager l’égalité professionnelle

L’égalité professionnelle est une bataille culturelle. Depuis presque 15 ans, le journal en ligne LesNouvellesNews.fr mène cette bataille dans ses colonnes et dans des formations et séances de coaching collectif pour booster les carrières des femmes.

Voici quelques conseils pour bousculer les codes formels et -surtout !- informels du management afin de gagner la bataille de l’égalité. Des conseils qui peuvent s’accompagner de formations car il s’agit de bousculer des croyances ancestrales et cela nécessite des mises à l’épreuve et des encouragements.

Côté codes formels, il faut revoir les process RH :

Pour favoriser l’égalité femmes hommes, les dirigeants doivent :

  • Revoir les process de recrutement et de progression de carrière

Prétendre que l’on recrute ou promeut les plus compétent.es est un leurre. Les femmes sont plus diplômées que les hommes, ce n’est pas un manque de compétences qui explique qu’elles soient si peu nombreuses en haut de la hiérarchie des entreprises. Pour corriger les déperditions de talents rencontrées en allant vers les sommets, quelques méthodes commencent à être mises en place.

  • Rédiger des annonces de recrutement « women friendly »
  • Ne pas procéder à un recrutement ou décider une promotion s’il n’y a pas de femmes parmi les candidat.es.
  • Dans les entretiens d’évaluation, mesurer toutes les compétences indispensables au fonctionnement de l’entreprise.

Une récente étude de Mc Kinsey expliquait « la grande démission des femmes » par le fait que les dirigeants demandent aux femmes un travail qu’ils ne reconnaissent pas ensuite. Ils demandent de plus en plus à leurs managers de favoriser l’inclusion et le bien-être dans l’entreprise. C’est un énorme travail, très chronophage, le plus souvent fait par des femmes. Mais ce travail, pourtant indispensable, ne compte pas pour les promotions, augmentations…

  • Prévoir la conciliation vie privée vie perso comme une donnée qu’ils doivent gérer, tant pour les femmes que pour les hommes.

Considérer que les salariés doivent se dévouer à 200 % à leur entreprise pour être promu, c’est laisser perdurer le sexisme. Car, le travail domestique et familial ayant été assigné aux femmes, elles ont, moins que les hommes, la possibilité de se dévouer à leur travail.

Favoriser la conciliation c’est, par exemple :

  • S’organiser pour que les congés maternité, paternité, parentaux ne soient pas pénalisant pour celles et ceux qui les prennent mais soient simplement une donnée de la vie de l’entreprise qu’il faut gérer.

  • Dans la vie quotidienne de l’entreprise, ne pas imposer de réunion à l’heure à laquelle les parents doivent aller chercher leurs enfants

Côté codes informels : ne rien laisser passer !

Notre culture qui imprègne la culture du management, est pétrie de biais sexistes qui aboutissent à la mise à l’écart des femmes aux sommets des entreprises.

  • Les blagues et réflexions sexistes doivent être rigoureusement bannies. Elles ont pour effet de mettre les femmes à l’écart du groupe dominant. C’est aux dirigeants d’agir contre ce sexisme.
  • Les doubles standards de jugement doivent être révélés et bannis également.

Beaucoup de comportements adoptés sans complexe par les hommes sont valorisés. Les mêmes comportements, reniés aux femmes, les handicapent.

  • 1/ Un homme qui a 50 % des compétences pour un poste pose sa candidature. Une femme qui a 80 % des compétences se focalise sur les 20 % qui manquent et rate une marche. Il faut aller les chercher et les rassurer.
  • 2/ Un homme qui se met en colère est considéré comme ayant du caractère ou de l’autorité, une femme qui se met en colère passe pour une hystérique. Du coup les femmes évitent la colère et passent pour des personnes sans caractère. Acceptez l’autorité des femmes.
  • 3/ Un homme qui parle beaucoup est bien vu et promu, une femme passe pour bavarde, pipelette… Du coup, les femmes ont tendance à peu s’exprimer en réunion. Ecoutez les femmes
  • 4/ Chassez les idées reçues
    • a. Non, les quotas ne sont pas faits pour nommer des femmes incompétentes ! Bien au contraire !
    • b. Non, les femmes ne sont pas « complémentaires » des hommes !
    • c. Non les femmes ne sont pas plus multitâches que les hommes !
    • d. Non, l’intuition n’est pas plus féminine que masculine !
    • e. Non, les femmes n’ont, pas plus que les hommes, le devoir de rendre l’entreprise plus performante !
    • f. Non, les femmes ne manquent pas d’ambition !
    • g. Non l’égalité ne va pas se faire toute seule !
    • h. Non, les femmes ne veulent pas dominer les hommes !

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