Partons, si vous le voulez bien, d'un principe simple: le jardinier pratique son art de son plein gré...
Que de bonnes raisons à cela : le plaisir, bien sûr, de vivre d'agréables moments sur son petit coin de terre, mais aussi la satisfaction de produire soi-même ses légumes, les économies que cela engendre, le fait aussi de s'affranchir de produits du commerce aux qualités et origines parfois douteuses...
Poursuivons, et je vous prie de faire confiance à mon expérience de maraîcher, en précisant qu'une serre permet de produire plus, plus diversifié, plus de variétés, et ceci tout au long de l'année.
La réponse est simple : l'offre est rare, coûteuse, souvent sous dimensionnée : 10 pieds de tomates, 3 de concombres et de courgettes et voilà votre serre de jardinerie (moins de 10m²) occupée pour tout l'été !!
De plus, le montage reste toujours à la charge de l'acheteur. Or, la pérennité d'une serre dépend du triptyque suivant :
La serre ne remplace pas le jardin, elle en est le complément, elle est un nouvel espace dans le jardin.
Je ne résiste pas à l'envie de citer Pierre RABHI , agriculteur, écrivain et penseur français.
« Désormais, la plus haute, la plus belle performance que devra réaliser l'humanité sera de répondre à ses besoins vitaux avec les moyens les plus simples et les plus sains. Cultiver son jardin ou s'adonner à n'importe quelle activité créatrice d'autonomie sera considéré comme un acte politique, un acte de légitime résistance à la dépendance et à l'asservissement de la personne humaine ». P.R.
Il aura d'abord fallu passer 10 ans chez BNP Paribas, au gré d'une modeste carrière qui aura débuté à Paris, pour finir à Tours, en passant par Bordeaux et Toulouse, où sont nés mes enfants.
En 2007, restructuration oblige, je fais le pari de quitter l'entreprise pour devenir agriculteur. Maraîcher plus exactement. Deux années seront nécessaires pour obtenir le diplôme obligatoire et effectuer les stages de formation. L'occasion d'une rencontre fondamentale avec Robert et Nathalie, références en maraîchage biologique, et qui attestent que maraîchage et art de vivre vont bien ensemble.
Ainsi, en Juillet 2009, l'exploitation "Delaterre" démarre dans l’enthousiasme, et qu'importe si les terres envisagées ne sont pas disponibles de suite ; la location d'un hectare de terre à 15 km de là fera l'affaire en attendant. Et des jours heureux s’écoulent pendant 6 ans, égrenés de rencontres savoureuses avec la clientèle : l'essentiel de la production légumière était écoulée auprès des AMAP (Association pour le Maintien d'une Agriculture Paysanne)de Montoire et Vendôme dans le Loir-et-Cher.
Mais pour cet éternel problème d'accès au foncier, phénomène bien connu dans le monde de l'agriculture paysanne (1), dont est responsable l'agriculture dite « moderne », la joyeuse exploitation maraîchère bio dû fermer ses portes en 2014. Ce qui m'inspira ce joli petit dessin, un poil ironique :
Car c'est en revendant mon matériel, dont les serres, que l'idée germe : en effet, l'annonce, postée sur le site "le bon coin" entraîne une avalanche d'appels !
La réflexion commence : les jardiniers aiment faire du jardin et ont plein de bonnes raisons de cultiver, l'utilisation d'une serre permet de jardiner mieux, il faut donc pouvoir proposer des serres.
L'idée mérite d'être creusée. Cela passe par 2 mois et demi de formation, achevés fin 2015, auprès de la BGE ISMER de Vendôme qui accompagne les porteurs de projets vers la création de leur entreprise.
Résultat ? L'idée est bonne, le potentiel existe.
C'est parti ! Oui ! A condition d'avoir les sous !
Car le banquier, bien que fort sympathique, n'en a pas moins des règles à respecter !
Je m'explique :
Il faut environ 600 € pour acheter une remorque plateau, elle permettra de pouvoir transporter les arceaux, et mon cher beau-frère saura se charger des soudures pour la rendre apte à sa mission future.
Il faut environ 400 € pour acheter une clé à chocs de qualité professionnelle, indispensable pour le boulonnage des éléments de la structure métallique de la serre.
Il faut aussi un véhicule pour tirer la remorque; j'en ai un qui fera l'affaire. Il faut aussi un motoculteur, un compresseur, de l'outillage varié... J'ai déjà tout cela, souvenirs utiles de mes années maraîchage.
Il me faut surtout mon stock de base pour monter les serres, film polyane, arceaux, pignons de portes pour ne parler que des plus volumineux. 15.000 € en tout, que mon prévisionnel envisageait de rembourser sur 4 ans !
Et c'est là que le bât blesse. Le banquier me rappelle : "Le stock, c'est sur 1 an généralement, allez 2 maximum".
Alors il me faut du financement alternatif pour limiter l'emprunt bancaire au maximum : La Cagnotte Emploi Solidarité Loir-et-Cher, les aides à la création d'entreprise (dispositif NACRE (1) en ce qui me concerne), sont des emprunts à taux 0, complémentaires d'un prêt bancaire, auxquels je peux avoir accès. Mais ils seront probablement insuffisants pour ramener le remboursement bancaire sur 2 ans. Quelques milliers d'euros supplémentaires conforteront définitivement ma position vis-à-vis du banquier. C'est tout l'objet de ce financement participatif, via Bulb in Town.
En plus, et vous allez le voir dans la page des contreparties, cela me permettra aussi de commencer à vous rencontrer. Merci.
(1) Le Nacre est un dispositif qui permet
aux demandeurs d’emploi, aux allocataires de minima sociaux ou aux
salariés repreneurs de leur entreprise, de bénéficier d’un
accompagnement dans la durée. Cela démarre avant la
création ou la reprise pour le montage et le
financement du projet et se termine au bout de 3 ans. Des
explications détaillées sont disponibles sur la page officielle du site du ministère du
travail.
L’un des principaux attraits de ce dispositif est la possibilité
d’obtenir un prêt à taux zéro, dans la
limite de 10.000 euros. Ce prêt doit être adossé à
un prêt bancaire.
Petit ajout du 02 mai 2016.
On peut s'interroger sur l'intérêt de poursuivre une campagne alors que l'objectif est atteint. Comme je l'ai expliqué dans mes actus, les dons ne sont versés que lorsque l'objectif est atteint. Dans le cas contraire, les contributeurs sont remboursés et le porteur de projet peut pleurer: il n'aura rien. D'où l'intérêt légitime de fixer un objectif modeste. D'autant, que le jardinage, ne concerne pas la majorité d'entre nous, notamment pas ceux qui ne dispose pas de la moindre parcelle de terrain évidemment. Mais le succès atteint aujourd'hui montre que vous y croyez aussi. En ferez vous partie? Et pourquoi? Après avoir expérimenté ma toute nouvelle remorque à arceaux, tractée par mon fidèle véhicule, je ne peux que constater (confirmer serait plus juste) que, non décidément, il n'est pas pratique pour ce que j'ai à faire. Et qu'un véhicule utilitaire, dédié à Cmaserre, non seulement serait plus pro, mais faciliterait tellement le quotidien.
Voilà à quoi peut contribuer l'objectif 200%. Financer un outil de travail adapté. Financer un véhicule peut être dès cette année.
Vous en êtes? Allez! Je compte sur vous!
Jean-Michel